Monsieur de Pourceaugnac
De Molière
Monter un « Molière » est une entreprise ambitieuse pour une petite troupe débutante comme la notre. De plus, nous nous attaquons à un grand classique, peut-être la pièce la plus connue et la plus populaire de Molière. La difficulté de l’entreprise n’a pourtant pas entamé notre enthousiasme et toute la troupe a durement travaillé depuis un an. Cette pièce étant l’aboutissement du genre « comédie-ballet », si cher aux cœurs de Lully et de Molière, nous nous devions aussi, de présenter une bonne partie des intermèdes dansés. Des jeunes danseurs de Juigné sur Loire nous ont rejoint pour l’occasion et les chorégraphies ont été créées spécialement pour ce spectacle.
De par la richesse de son texte et de ses personnages, le théâtre de Molière offre aux débutants un bon terrain d’apprentissage. De fait, les répétitions de Monsieur de Pourceaugnac, ont permis une approche et un travail sur les incontournables règles du théâtre.
Un spectacle de cette envergure est une expérience unique et les moments si riches que nous avons vécu depuis un an, resteront gravés dans nos mémoires.
Jean-Marc Venier
L’Auteur
Né en 1862, il est le fils d’un curieux personnage, Ernest Feydeau, à la fois écrivain, directeur de journal et agent de change. Son meilleur roman, Fanny, le fait comparer à Flaubert, l’un de ses meilleurs amis avec Théophile Gautier et les Goncourt.
Dès l’âge de dix-neuf ans, en 1882, il fait représenter sa première pièce, Par la fenêtre au casino de Rosendaël, une obscure station balnéaire du nord de la France. Malheureusement, il collectionne les " fours " - à l’exception de Tailleur pour dames - au point qu’il songe à se faire acteur... Mais à vingt neuf ans, en 1892, c’est enfin le triomphe avec Monsieur chasse.
La même année, ce succès est confirmé par la réussite de Champignol malgré lui et du Système Ribadier. Les œuvres de Feydeau, désormais célèbres, sont traduites en une dizaine de langues et jouées dans toute l’Europe.
Dans les années qui suivent, ce sont Un fil à la patte, L’Hôtel du libre échange, Le Dindon, La Puce à l’oreille (1907) et La Dame de chez Maxim qui pour les provinciaux et les étrangers est, avec la Tour Eiffel, la principale attraction de Paris.
Il conçoit alors l’idée de s’inspirer de sa propre expérience pour écrire des farces conjugales où il peindra avec une implacable férocité burlesque les dissensions des couples. Il inaugure brillamment ce nouveau type de pièce avec Feu la mère de Madame, bientôt suivi d’On purge bébé, de Mais n’te promène donc pas toute nue, etc, toute une série d’œuvres à laquelle il donne un titre suggestif : du mariage au divorce...
La pièce
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Deux jeunes amants, Éraste et Julie, vivent à Paris. Ils se rencontrent en secret de peur qu'Oronte, le père de Julie, découvre leur relation. Oronte a donné sa fille en mariage à un certain Léonard de Pourceaugnac, bourgeois de Limoges. Dégoûtés par cette idée, les deux amants font appel à une entremetteuse, Nérine et un fourbe napolitain Sbrigani, pour contrer le projet d'Oronte. Dès son arrivée, la ville entière essayera de ridiculiser le nouvel arrivant, et de le dégoûter de la vie urbaine.
Éraste survient et dit reconnaître en monsieur de Pourceaugnac un ancien ami, bien qu’ils ne se soient jamais vus, de sorte que celui-ci accepte l’hospitalité qui lui est proposée. Après avoir gagné sa confiance, Sbrigani et Éraste, feignant de le protéger, emploient de multiples moyens pour se débarrasser de lui. Ils persuadent deux médecins que monsieur de Pourceaugnac est fou, mais plus il proteste, plus l'étranger est menacé de saignées et de lavements. Après avoir échappé de justesse à une phlébotomie complète, monsieur de Pourceaugnac est accusé par un soi-disant marchand flamand d'avoir d’innombrables dettes envers lui. Peu après, Sbrigani vient trouver le Limousin pour le convaincre de ne pas épouser Julie, car elle serait une vilaine coquette. Cette dernière rentre alors soudainement en scène et affirme être follement amoureuse du jeune malheureux. Monsieur de Pourceaugnac, persuadé de la coquetterie de sa promise refuse de l'épouser. Au moment où il veut quitter la scène, deux femmes s'acharnent sur lui et affirment qu'il est leur époux et le père de leurs multiples enfants. Monsieur de Pourceaugnac, accusé de polygamie n'a alors qu'une dernière possibilité : la fuite. Et c'est vêtu d'un habit de femme, qu'il réussira à échapper à la justice. Sbrigani convainc alors Oronte que monsieur de Pourceaugnac lui a enlevé sa fille et ce n'est qu'en feignant de la sauver, qu'Éraste obtiendra la bénédiction d'Oronte qui acceptera enfin, le mariage des deux amants.
Mise en scène
Jean-Marc Venier
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Mise en scène et Chorégraphies
Claire Grangereau
Costumes
Renée Deniau
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